Mercredi 24 octobre, une consultation européenne était organisée à Bayeux. Proposés dans toutes l'Europe jusqu'au 31 octobre, ces rendez-vous étaient l'occasion pour les citoyens de s'exprimer sur l'avenir de l'Union Européenne, d'évoquer leurs attentes, leurs craintes, leurs incompréhensions. Bilan de la rencontre à Bayeux.
Consultation citoyenne à Bayeux

Après les consultations européennes proposées en ligne grâce à un questionnaire rapide et anonyme, des rencontres étaient organisées dans toute l'Europe. À Bayeux, le rendez-vous était fixé le mercredi 24 octobre. En présence d'un modérateur et d'un animateur, les Bayeusains ont discuté librement de l'avenir de l'Union Européenne. Véritable temps d'échange ouverts à tous, les consultations européennes étaient organisées dans toute l'Europe jusqu'au 31 octobre.

Bilan de la consultation européenne organisée à Bayeux

Animée par Michel Dupont, proviseur honoraire, en présence de Stéphane Leclerc, enseignant-chercheur à l'Université de Caen-Normandie, la consultation européenne "L'Europe pour vous, c'est quoi ?" a attiré 82 personnes. La rencontre a débuté par une conférence de 20 minutes sur l'organisation et le fonctionnement des grandes institutions européennes (le Conseil européen, la Commission européenne, le Conseil de l'Union Européenne et le Parlement européen). À l'issue de cette conférence, un débat libre a pris place. Chaque intervenant disposait de 2 minutes pour s'exprimer. Les thèmes abordés étaient :

  • la lisibilité des institutions européennes ;
  • l'évolution nécessaire des institutions européennes ;
  • le danger des populismes et d'une dislocation possible de l'Europe ;
  • la nécessaire convergence des politiques des États membres ;
  • l'Europe et la démocratie.

Questions, attentes, problème soulevés

  • Compréhension difficile du rôle et des missions de chaque institution de l'Union par les citoyens. Accent mis en permanence sur le côté contraignant des nombreuses normes et réglementations mais pas sur la participation financière de l'Europe à de nombreux projets de notre quotidien.
  • Inachèvement de la construction européenne pour atteindre un fédéralisme plus compréhensible et plus efficace. Diminution de la souveraineté nationale encore problématique pour beaucoup d'États membres et leurs peuples.
  • Montée des populistes qui utilisent l'Europe comme repoussoir et bouc émissaire. Risque de fragmentation même au sein des États fondateurs. Débat sur l'intérêt et sur les risques de faire fonctionner l'Europe à plusieurs vitesses (s'appuyer sur quelques États seulement pour avancer sur des sujets majeurs (exemple : débat sur le divorce et le droit de garde des enfants). L'Europe a été construite sur le projet de la paix. Maintenant que cette dernière est actée, quel(s) grand(s) projet(s) pour réveiller l'envie d'Europe des peuples ?
  • A été constaté un déficit d'Europe sur les questions économiques et fiscales mais surtout sur les questions juridiques et sociales (exemple : écart flagrant du coût du travail entre les États membres). La question d'un budget commun de la défense a également été soulevée.
  • L'absence de listes transnationales a été regrettée pour les élections du Parlement Européen. Le choix des candidats pour devenir commissaires européens a aussi été questionné (reclassés de la politique nationale ?). Sentiment d'un manque de démocratie et de transparence lié peut-être à la complexité du fonctionnement des institutions et au poids des lobbies. Même s'il a été souligné que ces derniers n'étaient plus autorisés à entrer dans les bâtiments officiels, leur influence reste indéniable auprès des députés européens.

Des pistes proposées

  • Aller vers plus de fédéralisme ou de confédéralisme.
  • Mieux communiquer sur les apports de l'Europe dans la vie quotidienne des gens.
  • Déplacement du parlement européen à Bruxelles pour éviter des coûts de déplacement inutile.
  • Amplification du rôle du parlement européen.
  • Création d'un budget européen pour une fiscalité commune et la mise en place d'une Europe sociale.
  • Accentuer la convergence des politiques nationales (budget, défense, affaires sociales, fiscalité...).
  • Simplification des institutions (création d'un gouvernement de l'Europe issu d'un parlement élu au suffrage universel sur des listes transnationales).