Tapisserie de Bayeux

La Tapisserie de Bayeux, document unique au monde, est une broderie de laine sur une toile de lin réalisée au XIe siècle. Sur près de 70 mètres de long et 50 centimètres de haut, elle relate la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie. Remarquablement conservée, la Tapisserie de Bayeux est inscrite au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO, afin d’être protégée et recensée comme document d’intérêt universel. Maintes fois sauvée au cours de l’Histoire, la « Telle du Conquest », son autre nom, continue de révéler ses secrets...

Elle est exposée au Musée de la Tapisserie de Bayeux, musée municipal, au sein du Centre Guillaume le Conquérant, ancien Grand séminaire de Bayeux, depuis 1983. Avec 400 000 visiteurs par an, elle attire le public du monde entier et reste une source d’inspiration artistique internationale. La visite du musée permet de la découvrir dans son intégralité, de l’approcher sans l’endommager et de comprendre son histoire et sa réalisation.

Ce qu’elle raconte depuis 1000 ans

Chef d’oeuvre de l’art roman du 11ème siècle, la Tapisserie de Bayeux a probablement été commandée par l’évêque Odon, demi-frère de Guillaume, pour orner sa nouvelle cathédrale en 1077. Elle raconte les évènements de la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie. Le récit commence en 1064, lorsque le roi d’Angleterre, Edouard le Confesseur, charge son beau-frère, Harold, de se rendre en Normandie afin de proposer à son petit cousin, Guillaume, le trône d’Angleterre.
Le navire d’Harold traverse la Manche et après maintes péripéties, il transmet le message du roi Edouard à Guillaume. Avant de s’en retourner en Angleterre auprès du vieux roi, Harold prête serment de fidélité à Guillaume sur les reliques de la cathédrale de Bayeux. À la mort d’Edouard, Harold se parjure.
Le 6 janvier 1066, il accepte d’être couronné roi d’Angleterre à la place du duc de Normandie. À cette nouvelle, Guillaume décide d’aller reconquérir son trône et traverse la Manche avec sa flotte dans la nuit du 28 septembre. Au matin du 14 octobre 1066, la bataille d’Hastings s’engage entre l’armée de Guillaume et les hommes d’Harold. Elle sera décisive, Harold mourra à la fin de la journée d’une flèche dans l’oeil. Guillaume est enfin couronné roi d’Angleterre en décembre 1066 à l’Abbaye de Westminster.
La Tapisserie n’est pas seulement la narration d’une épopée militaire, elle est également une oeuvre spirituelle qui évoque la punition d’un parjure.

Quelques repères sur la toile

La Tapisserie comporte 58 scènes dont 25 scènes sont en France et 33 en Angleterre. 10 scènes sont consacrées à la Bataille d’Hastings. 9 pièces de toile de lin sont assemblées sur une longueur de 68,58 mètres. 10 couleurs de fils de laine servent à représenter avec des effets de perspective, les 626 personnages, les 37 édifices dont le Mont-Saint-Michel, les 41 navires et autres 202 chevaux et mulets.