La Ville de Bayeux soutient la concrétisation du prêt de la Tapisserie de Bayeux au Royaume-Uni

Dans le cadre de l’annonce du prêt de la Tapisserie de Bayeux au Royaume-Uni, inscrit dans le programme du 37ème sommet franco-britannique, la Ville de Bayeux souhaite exprimer la légitimité du prêt de cette œuvre millénaire, appartenant à l’État français, symbole d’une histoire et d’un héritage partagés de part et d’autre de la Manche et rappelle les conditions pour qu’un tel événement puisse avoir lieu.

La ville de Bayeux a toujours entretenu des liens forts avec le Royaume-Uni et elle se réjouit que l’œuvre dont elle prend soin depuis près de mille ans retourne quelques mois, sur les lieux où elle aurait été créée à la fin du XIème siècle. Inscrite au registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO, cette œuvre, longue de 70 mètres sur 50 centimètres de hauteur, est une broderie de fils de laine sur toile de lin qui met en mémoire et en images la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume duc de Normandie, lors de sa victoire à la bataille d’Hastings en 1066.

La Tapisserie de Bayeux, symbole d’une histoire partagée depuis mille ans

Plusieurs siècles après sa création, une inscription sur le fronton du mémorial du plus vaste cimetière militaire de la Seconde Guerre mondiale, géré par la Commonwealth War Graves Commission, rappelle que Bayeux a été libérée par les troupes britanniques, elles-mêmes vaincues jadis par Guillaume Le Conquérant :
« Nous vaincus par Guillaume, avons libéré la patrie du vainqueur ».

Enfin, chaque année autour du 6 juin, des commémorations liées au Débarquement de Normandie ont lieu dans la Cathédrale de Bayeux en présence d’un membre de la Famille Royale.

« Le prêt de cette œuvre unique au monde qui porte en elle un héritage partagé des deux côtés de la Manche, fait sens et sa légitimité est incontestable. Une exposition à Londres, lieu du couronnement de notre duc de Normandie, sera un moment historique qui s’inscrira dans la longue existence de la Tapisserie de Bayeux. Cet événement marquera également l’année 2027 à l’occasion de la célébration du millénaire de la naissance de Guillaume le Conquérant, organisée par la Région Normandie »
commente Patrick Gomont, maire de Bayeux et vice-président de la Région Normandie en charge de la Culture et du Patrimoine.

Une mise en œuvre exigeante pour garantir la conservation de l’œuvre

Suivant l’annonce du prêt éventuel de la Tapisserie de Bayeux au Royaume-Uni lors du sommet franco-britannique de Sandhurst en janvier 2018, un arrangement administratif avait été signé en juin de la même année entre les ministères de la Culture français et britannique, ouvrant ainsi la voie aux échanges entre les deux pays afin de commémorer une histoire culturelle commune.

Il a donc fallu attendre quelques années pour réaliser sa mise en œuvre, un temps nécessaire qui a permis de mener des études autour de l’état matériel de l’œuvre et de développer une ingénierie au bénéfice de sa bonne conservation, de sa future présentation, et des méthodes de manipulation qui garantissent son intégrité.

« En 2018, nous manquions de connaissances sur l’état matériel de l’œuvre, c’est pour cela que le prêt devait attendre, même si nous avons toujours cru en l’évidence de sa réalisation. Toute l’expertise développée et partagée avec les instances du ministère de la Culture constitue aujourd’hui un apport majeur à la concrétisation du prêt. »
explique Loïc Jamin, maire-adjoint en charge des musées, du tourisme et de l’attractivité.

Partager les ressources et améliorer la connaissance d’un chef d’œuvre universel

Le prêt de la Tapisserie de Bayeux vient d’être décidé conjointement par les gouvernements français et britannique. Dépositaire de la Tapisserie de Bayeux et en charge de sa valorisation auprès du public (cf. convention de dépôt signée en 2017 avec l’État), le musée tisse des liens depuis plusieurs années avec les grandes institutions muséales britanniques, notamment le Victoria & Albert Museum avec lequel un partenariat a été signé en 2022. Le musée de Bayeux accueille ainsi favorablement cette opportunité de travailler en étroite collaboration avec une autre institution culturelle aussi prestigieuse que le British Museum, futur lieu d’exposition temporaire de la Tapisserie.

« Nous entretenons d’étroites relations avec le British Museum depuis longtemps. Nous avons déjà sollicité la grande expertise de leur équipe de conservation, qui fait d’ailleurs partie de notre comité scientifique depuis 2013, sur le projet du futur musée de Bayeux. Ce prêt est une chance pour la valorisation de l’œuvre, le partage des ressources en améliorera la connaissance pour notamment mieux comprendre son contexte de création. Ce partenariat de compétences historiques et scientifiques permettra également d’accompagner et de nourrir le projet du nouveau musée de Bayeux, par exemple dans son volet numérique et dans sa médiation auprès du public britannique, puisqu’il représente 25% de la fréquentation globale du musée. »
précise Antoine Verney, conservateur des musées de Bayeux.

Un prêt uniquement envisageable dans le cadre du projet de rénovation du musée de Bayeux

La Tapisserie de Bayeux n’a été exposée que deux fois en dehors de Bayeux. La première en 1803 à la demande de Napoléon Bonaparte pour la montrer au tout Paris et la deuxième fois en 1945 au Louvre. Son exposition fut alors considérée comme un hommage aux troupes de la Libération. Cette nouvelle exposition hors de son écrin habituel est envisageable puisqu’elle peut s’inscrire dans un calendrier correspondant à la fermeture du musée de Bayeux à partir du 1er septembre 2025 pour travaux de rénovation et d’extension. L’extraction de la Tapisserie de Bayeux hors de la vitrine qui la protège depuis 1983, doit avoir lieu avant la fin de l’année 2025, afin qu’elle puisse être mise à l’abri en réserve pendant le chantier de construction.

« Cette exposition à Londres sera sans nul doute, une opportunité d’accroître la notoriété de la Tapisserie avec une sorte de préfiguration de sa présentation dans son futur musée en Normandie. Un rayonnement auprès du public britannique et international qui donnera envie de découvrir l’œuvre dans son nouvel écrin à Bayeux à partir de l’automne 2027 »
précise Loïc Jamin, maire-adjoint en charge des musées, du tourisme et de l’attractivité.