Mardi 2 avril 2024, un "scraper" a rejoint les collections du Musée Mémorial de la Bataille de Normandie à Bayeux. Installé à l'extérieur du musée, cet engin américain ayant servi à tracer le Bypass bayeusain côtoie désormais le char Crocodile et autres gros matériels militaires.
Arrivée du scraper au Musée de la Bataille de Normandie à Bayeux le 2 avril 2024

Ce scraper (ou décapeuse en français) modèle S-112 est à l’origine un engin de travaux publics fabriqué par l’entreprise américaine Bucyrus-Erie dès 1942. Il a été conçu pour le raclage, l’aplanissement et la répartition uniforme de la terre extraite. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été très utile à l’aménagement des pistes d’atterrissage des aérodromes alliés. Très efficace, il avait une capacité d’excavation de 12,5 mètres cube de terre, ce qui équivaut à près de 100 mètres cube par heure.

À Bayeux, libérée dès le 7 juin 1944, les scrapers ont surtout été utilisés par le génie britannique pour la construction du premier périphérique de France, le « Bypass », dont le tracé est toujours visible aujourd’hui autour de la ville.

L’histoire du scraper présenté au musée

Le parcours de ce scraper particulier, mis en place devant le musée, est une longue histoire. Cet engin a débarqué en 1944, parmi d’autres gros matériels pour aider à la reconstruction des nombreuses infrastructures en Normandie. Après le conflit, il a été transféré non loin de Bayeux, à l’ancienne carrière de sable d’Esquay-sur-Seulles pour poursuivre son usage dans la vie civile. À la fin des années 1980, il a été offert au musée, ouvert au public depuis quelques années (1981). Dans l’attente d’être restauré, il est resté un long moment dans un champ à l’arrière du musée. Stocké ensuite aux ateliers municipaux de la Ville de Bayeux, il a pu enfin être restauré, sablé et peint pour retrouver son aspect d’origine, celui qu’il avait probablement en 1944.

« L’une des missions du Musée Mémorial de Bayeux est de rendre hommage à ces hommes des unités du génie et à leurs exploits en matière de constructions civiles et militaires. Au-delà des ingénieux ports artificiels ou ponts Bailey, on doit donc au génie britannique ce premier périphérique, le « Bayeux merry go round » ou By-pass, qui a changé à jamais le visage de notre ville, » commente Loïc Jamin, maire-adjoint en charge des musées, du tourisme, de l’attractivité et de la valorisation du patrimoine.

Il a à l’époque permis un contournement des rues étroites de la cité médiévale afin de faciliter le ravitaillement et la circulation vers le front. Désormais, l’exposition au public de cet engin impressionnant permet de rappeler l’importance de leur rôle dans l’histoire de la Bataille de Normandie et sur leur travail titanesque pour mener les alliés à la victoire.