Bayeux Demain

Expression du 9 février 2024 - La ville nourricière

En ces temps de questionnement sur notre modèle agricole, quel rôle peut jouer la ville ? C’est ce que se sont demandé des étudiant.es à l’École nationale supérieure d’architecture de Normandie, et à l’Institut polytechnique UniLaSalle, en menant une étude sur la petite ville de Rives en Seine.

La réponse est que la ville peut beaucoup ! Voici un résumé de leurs conclusions éclairées :

• D’abord, une relation solidaire entre agriculture et ville est une condition nécessaire pour l’avenir de nos villes. Désormais, les espaces urbains et agricoles doivent être pensés ensemble dans les modèles de développement urbain contemporain, intégré et durable. La problématique de la résilience alimentaire est de plus en plus présente dans le débat au fur et à mesure que se succèdent les crises. Elle s’accompagne de celles du gaspillage et de la gestion de déchets alimentaires.
• Imaginer et mettre en œuvre de nouvelles synergies entre les zones de production agricole périphérique et les aires habitées est un véritable enjeu. L’agriculture urbaine a un rôle clé à jouer dans les processus de transformation des systèmes agricoles et alimentaires.
• Ensuite, les traductions architecturales et urbaines de ce type de projet peuvent être multiples. Certaines favorisent la convivialité et les échanges entre habitant.es et producteur.ices, en créant des espaces de mise en commun ; d’autres permettent une meilleure connaissance de la production alimentaire grâce à des espaces dédiés à la pédagogie et l’expérimentation, d’autres encore via la mise en place d’activités d’économie circulaire. Toutes ont en commun d’aller dans le sens d’une plus grande résilience alimentaire à l’échelle locale, en proposant de nouveaux processus de production et de valorisation des produits alimentaires locaux.
• Enfin, les étudiant.es estiment que la stratégie d’un tel projet doit reposer sur trois composantes : préservation de l’espace agricole, reconnexion des lieux de production et de consommation, réduction du gaspillage alimentaire. Elles-mêmes doivent intégrer les questions sociales, écologiques et économiques.

Les étudiant.es ont concrètement imaginé deux types de lieu pour fédérer ce projet : une « légumerie » et un « centre veggie » :

• Le premier pour permettre de distribuer les invendus du marché, de préparer, conditionner et stocker des conserves de légumes issus de productions locales, de gérer des déchets organiques par compostage.
• Le deuxième pour envisager un véritable lieu de transition, de pédagogie et de bien-être alimentaire. Centre de ressources et de rencontre pour les associations locales et les acteur.ices professionnel.les, il constituerait un point central de transmission d’informations, d’échanges de pratique, de débat et d’animation autour d’ateliers et de conférences.

A Bayeux, un lieu s’y prête tout naturellement : les anciens Abattoirs. Pour l’instant, seules les options événementiel et tourisme ont été retenues, enfermant la ville toujours dans les mêmes centres d’intérêt, très peu tournés vers les habitant.es et sans prise en compte de l’évolution de notre monde. Ces choix ne luttent pas contre les fragilités qui émergent au fur et à mesure des crises, bien au contraire !

Source : Quel futur pour les petites villes normandes ? Études normandes. Hors-série 12/2022. 68 p.

Agnès FURON, Dario PIZZUTO, Stéphanie ASTIER et Richard BROUZES

Archives

Expression du 8 janvier 2024

Expression du 11 décembre 2023
Expression du 5 mai 2023
Expression du 9 mars 2023
Expression du 30 janvier 2023
Expression du 7 janvier 2023

Expression du 9 décembre 2022
Expression du 9 novembre 2022
Expression du 9 octobre 2022
Expression du 9 septembre 2022
Expression du 11 juillet 2022
Expression du 7 juin 2022
Expression du 9 mai 2022
Expression du 8 mars 2022
Expression du 6 février 2022
Expression du 7 janvier 2022

Expression du 9 décembre 2021
Expression du 8 octobre 2021
Expression du 9 août 2021
Expression du 8 juillet 2021
Expression du 16 juin 2021